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Minds Make Societies

Minds Make Societies

How Cognition Explains the World Humans Create
par Pascal Boyer 2018 359 pages
3.91
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Points clés

1. Ce sont les esprits, pas seulement les sociétés, qui façonnent le comportement humain

Rien ne justifie que les sociétés humaines ne puissent pas être décrites et expliquées avec la même précision et succès que le reste de la nature.

Au-delà des constructions sociales. Les sociétés humaines ne sont pas de simples entités abstraites façonnées par l’histoire ou la culture. Elles résultent d’esprits évolués, dotés de capacités cognitives et de motivations spécifiques. Comprendre ces mécanismes sous-jacents est essentiel pour une véritable science de la société.

Dispositions évoluées. Nos cerveaux ne sont pas des tablettes vierges. Ils sont équipés d’ores et déjà de systèmes d’inférence intuitifs qui guident notre comportement, depuis la formation des groupes jusqu’à notre compréhension de la morale. Ces systèmes sont le fruit de la sélection naturelle, façonnés par les défis rencontrés par nos ancêtres.

  • Détection du regard : inférer les états mentaux à partir de la direction des yeux
  • Intuitions morales : réactions automatiques face à l’équité et à l’injustice
  • Psychologie coalitionnelle : former des alliances et gérer la dynamique de groupe

Traitement de l’information. Les esprits humains sont conçus pour acquérir des informations de l’environnement, mais ce processus n’est pas passif. Il requiert des systèmes spécialisés de détection qui filtrent et interprètent l’information selon des attentes évoluées. Cela signifie que ce que nous percevons comme la « réalité » est toujours filtré à travers le prisme de notre architecture cognitive.

2. Les conflits de groupe proviennent de la psychologie coalitionnelle, pas du simple tribalisme

Pourquoi les idées de rivalité ethnique séduisent-elles autant et poussent-elles à consentir de lourds sacrifices ?

Au-delà du tribalisme simpliste. Le conflit de groupe ne résulte pas simplement d’un instinct « tribal » inné. C’est un phénomène complexe, motivé par notre psychologie coalitionnelle évoluée, qui nous pousse à former des alliances et à rivaliser avec d’autres groupes pour les ressources et le soutien social.

Formation de coalitions. Les humains ont naturellement tendance à créer des alliances, mais celles-ci ne reposent pas toujours sur des valeurs ou croyances partagées. Elles sont souvent motivées par le besoin de soutien social, un bien rival. Autrement dit, plus un groupe obtient de soutien, moins il en reste pour les autres, ce qui engendre compétition et conflit.

  • Recrutement : chercher le soutien d’autrui
  • Engagement : manifester sa loyauté envers le groupe
  • Défection : surveiller et punir les traîtres

Les stéréotypes comme justifications. Les stéréotypes ne sont pas la cause des conflits de groupe, mais un moyen de les justifier. Les représentations négatives des autres groupes servent souvent à rationaliser l’hostilité et la discrimination, qui découlent en réalité de la compétition pour les ressources et la domination sociale.

3. L’information ne vise pas toujours la vérité, mais l’action

Il semble que les esprits humains soient extrêmement vulnérables à l’information de mauvaise qualité — et que le progrès scientifique ou technique y change peu.

Au-delà de la précision. Les esprits humains ne sont pas conçus pour rechercher la vérité en soi. Ils cherchent à acquérir des informations utiles à la survie et à la reproduction. Ainsi, nous sommes souvent plus réceptifs à des informations qui déclenchent nos systèmes de détection de menace ou qui facilitent le recrutement de soutien social, même si ces informations sont inexactes.

Culture « poubelle ». Une grande partie des informations que nous transmettons et recevons est de faible valeur, comme les rumeurs, théories du complot et légendes urbaines. Cette « culture poubelle » n’est pas un signe d’échec cognitif, mais la conséquence de nos biais et motivations évolués.

  • Détection des menaces : prêter attention aux informations négatives
  • Moralisation : cadrer l’information en termes de bien et de mal
  • Recrutement : utiliser l’information pour bâtir des alliances

Vigilance épistémique. Si nous sommes vulnérables à l’information de mauvaise qualité, nous disposons aussi de mécanismes évolués de vigilance épistémique, qui nous aident à évaluer la fiabilité des informations et de leurs sources. Toutefois, ces mécanismes peuvent être contournés par nos réactions émotionnelles et notre besoin de soutien social.

4. Les religions émergent de concepts surnaturels, non de mandats divins

Existe-t-il un instinct religieux, une partie spécifique de l’esprit qui crée ces idées de pouvoirs et agents surnaturels, ces dieux et esprits ?

Imagination surnaturelle. Les croyances religieuses ne résultent pas d’un « instinct religieux » particulier, mais de notre capacité générale d’imagination surnaturelle. Cette capacité nous permet de créer des concepts qui violent nos attentes intuitives sur le monde naturel, tels que fantômes, esprits et dieux.

Ontologies intuitives. Les concepts surnaturels ne sont pas totalement arbitraires. Ils se construisent en combinant des violations saillantes de nos ontologies intuitives (nos attentes sur le monde physique et social) avec des confirmations implicites de ces mêmes attentes.

  • Fantômes : morts capables de traverser les murs
  • Dieux : agents puissants dotés d’intentions humaines
  • Magie : actions qui violent les lois causales

Traditions religieuses. Les religions organisées sont un développement relativement récent dans l’histoire humaine. Elles codifient les concepts surnaturels en doctrines, créent un personnel spécialisé (prêtres) et établissent des rituels formels. Pourtant, même dans ces religions, beaucoup conservent des croyances intuitives, souvent incohérentes.

5. Les familles sont diverses, façonnées par l’évolution, pas seulement par la culture

L’homme, disait-on, naît libre, mais partout il est enchaîné.

Au-delà de la famille nucléaire. La famille nucléaire n’est ni universelle ni une forme naturelle d’organisation sociale. Les familles humaines sont diverses, façonnées par une interaction complexe entre pressions évolutives et normes culturelles.

Systèmes de parenté. De nombreuses sociétés s’organisent autour des liens de parenté, qui déterminent les modes de résidence, les règles d’héritage et les obligations sociales. Ces systèmes peuvent être matrilinéaires, patrilinéaires ou bilatéraux, et créent souvent des tensions entre préférences individuelles et normes collectives.

  • Matrilinéaire : descendance par la lignée maternelle
  • Patrilinéaire : descendance par la lignée paternelle
  • Polyandrie : une femme avec plusieurs maris

Liens de couple et investissement paternel. L’apparition des liens de couple et de l’investissement paternel fut une étape cruciale de l’évolution humaine. Elle a créé des unions stables entre hommes et femmes, avec une responsabilité partagée dans l’éducation des enfants. Ces unions ne sont cependant pas toujours harmonieuses et impliquent souvent des compromis entre intérêts individuels et collectifs.

6. La justice repose sur la coopération, pas seulement sur des idéaux

Que veulent dire les gens quand ils réclament une société juste ?

Au-delà des idéaux abstraits. Notre sens de la justice ne se réduit pas à des idéaux abstraits. Il puise ses racines dans notre psychologie évoluée de la coopération, qui nous pousse à rechercher des échanges équitables et à punir ceux qui violent les normes sociales.

Coopération et équité. Les humains sont extraordinairement coopératifs, mais cette coopération n’est pas inconditionnelle. Elle repose sur un ensemble d’attentes intuitives concernant l’équité, la réciprocité et la répartition des ressources.

  • Choix des partenaires : préférer les partenaires coopératifs
  • Détection des passagers clandestins : identifier et sanctionner les tricheurs
  • Proportionnalité : récompenser l’effort et la contribution

Transactions de marché. Notre psychologie évoluée des échanges influence aussi notre compréhension des transactions de marché. Nous avons tendance à voir les marchés à travers le prisme de notre modèle d’échange social, qui valorise les relations personnelles, les interactions répétées et la préoccupation pour l’équité. Cela peut engendrer une méfiance envers les marchés impersonnels et une préférence pour des formes d’échange plus régulées.

7. Comprendre les sociétés exige de reconnaître nos limites cognitives

L’idée que les gens ont des raisons précises pour agir, qu’ils connaissent ces raisons, qu’une unité de contrôle dans l’esprit humain évalue ces raisons et gouverne le comportement — toutes ces hypothèses sont terriblement trompeuses.

Sociologie populaire. Notre compréhension intuitive des sociétés, appelée « sociologie populaire », repose sur un ensemble d’hypothèses simplificatrices, telles que l’idée que les groupes sont des agents, que le pouvoir est une force, et que les faits sociaux sont des réalités objectives. Ces hypothèses facilitent la navigation dans la vie sociale, mais peuvent aussi induire en erreur.

Limitations cognitives. Les esprits humains ne sont pas conçus pour saisir la complexité des sociétés à grande échelle. Nous peinons à comprendre les propriétés émergentes des systèmes sociaux, les conséquences imprévues de nos actions, et les dynamiques subtiles du pouvoir et de l’influence.

  • Groupes comme agents : attribuer des intentions aux catégories sociales
  • Pouvoir comme force : percevoir le pouvoir comme une substance physique
  • Faits sociaux comme choses : traiter les normes comme des réalités objectives

Délibération et ses limites. Si la délibération est un élément crucial des sociétés démocratiques, elle n’est pas une panacée. Nos biais cognitifs et nos limites peuvent fausser notre compréhension des enjeux sociaux et rendre difficile la prise de décisions rationnelles. Mieux comprendre nos limites cognitives est essentiel pour bâtir des sociétés plus efficaces et justes.

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Avis

3.91 sur 5
Moyenne de 371 évaluations de Goodreads et Amazon.

Minds Make Societies de Pascal Boyer suscite des avis partagés. Nombreux sont ceux qui saluent son approche interdisciplinaire, mêlant anthropologie, psychologie évolutionniste et sciences cognitives pour éclairer le comportement humain et la société. Les lecteurs y trouvent une réflexion stimulante et intellectuellement enrichissante, offrant des perspectives inédites sur des thèmes tels que la religion, la famille ou la politique. Toutefois, certains reprochent à l’ouvrage une écriture parfois dense et un manque de cohérence ponctuel. Le livre est reconnu pour sa rigueur académique tout en restant accessible au grand public. Dans l’ensemble, il est perçu comme une œuvre ambitieuse qui remet en question les idées reçues sur les sociétés humaines.

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À propos de l'auteur

Pascal Robert Boyer est un anthropologue américain d’origine française, reconnu pour ses travaux en sciences cognitives de la religion. Il a enseigné pendant huit ans à l’Université de Cambridge avant de devenir professeur Henry Luce de la Mémoire individuelle et collective à l’Université de Washington à Saint-Louis. Boyer a été boursier Guggenheim et professeur invité à l’Université de Californie à Santa Barbara ainsi qu’à l’Université de Lyon. Il a étudié la philosophie et l’anthropologie à l’Université de Paris et à Cambridge, collaborant avec Jack Goody sur les contraintes mnésiques dans la transmission orale des littératures. Ses recherches portent sur la manière dont la cognition humaine façonne les structures sociales et les pratiques culturelles.

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