Points clés
1. L’Atlantide : mythe ou continent perdu ?
La plupart des archéologues considèrent que l’histoire de l’Atlantide n’est qu’un récit, une allégorie sans aucune valeur historique.
Le récit de Platon. La légende de l’Atlantide provient exclusivement du philosophe grec Platon, qui décrivit une puissante civilisation insulaire située au-delà des Colonnes d’Hercule (détroit de Gibraltar), ayant existé 9 000 ans avant son époque. Cet empire avancé, plus vaste que la Libye et l’Asie réunies, aurait été détruit du jour au lendemain par un tremblement de terre et un déluge catastrophiques, après avoir tenté d’envahir Athènes. La description détaillée que fait Platon de la richesse, de l’architecture (comme des anneaux concentriques d’eau et des murs recouverts de métaux inconnus) et de la structure politique de l’Atlantide alimente le mystère, malgré la brièveté du récit sur sa destruction.
Les recherches modernes. Inspirés par Platon, notamment Ignatius Donnelly au XIXe siècle, les recherches sur l’Atlantide ont parcouru le globe, de la dorsale médio-atlantique (Açores, Canaries) à la Méditerranée (Crète, Sardaigne, Helike) et même au-delà (mer Noire, Inde, Antarctique). La route de Bimini, près des Bahamas, fut un temps considérée comme un site potentiel sur la base des prédictions d’Edgar Cayce, mais des études géologiques suggèrent une formation naturelle. Une théorie récente pointe une zone de marais salants près de Cadix, en Espagne, à partir d’images satellites montrant des structures potentielles correspondantes, suggérant que Platon aurait confondu « côte » et « île ».
Une base historique ? Si beaucoup voient l’Atlantide comme une allégorie politique de Platon destinée à glorifier Athènes, certains détails pourraient s’inspirer d’événements réels. Des tremblements de terre et tsunamis dévastateurs ont frappé la Grèce peu avant l’écriture de Platon, notamment la destruction de la cité d’Helike (la ville de Poséidon) en 373 av. J.-C. Le fait que Platon attribue cette histoire à des prêtres égyptiens, malgré ces parallèles locaux, ajoute une couche supplémentaire de mystère. L’absence de sources antérieures à Platon et la multiplicité des sites proposés, souvent contradictoires, nourrissent le scepticisme archéologique, mais l’attrait persistant pour une civilisation perdue et avancée demeure intact.
2. La Grande Pyramide : tombeau ou énigme ?
Les égyptologues s’accordent généralement à dire que la pyramide fut construite vers 2650 av. J.-C. comme tombeau du pharaon Khéops.
Une échelle monumentale. La Grande Pyramide de Gizeh, la plus ancienne des merveilles antiques encore debout, témoigne d’un génie d’ingénierie incroyable. Haute à l’origine de 146 mètres et couvrant 5 hectares, elle fut la plus haute structure du monde pendant des millénaires. Construite avec plus de 2 millions de blocs de pierre pesant chacun plus de 2 tonnes, certains provenant de carrières situées à 1 000 kilomètres, son alignement précis sur les points cardinaux est remarquable.
Mystères internes. À l’intérieur, la pyramide comprend trois chambres (inachevée, de la Reine, du Roi) reliées par des passages complexes. La chambre du Roi, en granite, contient un sarcophage, mais aucune sépulture n’a jamais été confirmée. Des conduits mystérieux partent des chambres du Roi et de la Reine, autrefois considérés comme des systèmes de ventilation, mais désormais supposés avoir une signification religieuse ou astronomique, peut-être liés aux croyances égyptiennes sur l’au-delà et les étoiles.
Débat sur la construction. La manière dont la pyramide fut construite reste une énigme majeure. Les théories orthodoxes évoquent l’usage de rampes en boue ou en briques pour traîner les pierres sur des traîneaux, appuyées par des preuves de rampes sur d’autres sites et des reliefs égyptiens. Cependant, l’ampleur des rampes nécessaires pour la Grande Pyramide est immense. Des théories alternatives proposent le roulement des pierres sur des rouleaux en bois ou même une technologie avancée perdue. Des découvertes archéologiques récentes d’un village d’ouvriers et de tombes près de Gizeh confirment l’existence d’une main-d’œuvre nombreuse et organisée, mais les méthodes précises pour déplacer et placer ces blocs massifs restent débattues.
3. Le Sphinx : plus ancien qu’on ne le pense ?
Enfoui dans le sable pendant la majeure partie de son existence, le Sphinx énigmatique a toujours suscité un halo de mystère, alimentant les spéculations sur son âge, sa fonction, sa méthode de construction, ses chambres cachées, son rôle prophétique et son lien avec les pyramides tout aussi mystérieuses.
Gardien emblématique. Le Grand Sphinx de Gizeh, tourné vers le soleil levant, est la plus grande sculpture antique encore existante, mesurant 73 mètres de long et 20 mètres de haut. Vénéré sous le nom d’Hor-Em-Akhet (Horus de l’Horizon), il se trouve à proximité des pyramides de Khéops, Khéphren et Mykérinos. Malgré sa renommée, son âge et son constructeur restent incertains, bien que la majorité des égyptologues l’attribuent au pharaon Khéphren vers 2540 av. J.-C., en lien avec sa pyramide voisine.
Controverse sur la datation. La datation traditionnelle est contestée par des théories alternatives. L’auteur John Anthony West et le géologue Robert Schoch ont observé des traces d’érosion sur le Sphinx compatibles avec une érosion par l’eau, et non seulement par le vent et le sable. Ils avancent que cela suggère un âge compris entre 7 000 et 10 000 ans, époque où l’Égypte était plus humide. Les égyptologues répliquent que les pluies majeures ont cessé bien avant cette période et s’interrogent sur l’absence d’érosion similaire sur d’autres structures du plateau.
Proportions et secrets. La tête du Sphinx paraît disproportionnée par rapport à son corps, peut-être en raison de remaniements au fil des millénaires ou parce qu’elle représentait à l’origine un autre animal. Les légendes évoquent des chambres secrètes ; des investigations sismographiques ont détecté des anomalies souterraines près des pattes, mais les fouilles sont limitées. Edgar Cayce prédit la découverte d’une chambre contenant des archives atlantes. Les secrets du Sphinx restent largement enfouis, en partie à cause des efforts continus de préservation contre l’érosion et la pollution.
4. Les lignes de Nazca : messages pour les dieux ou les extraterrestres ?
Depuis des années, scientifiques et archéologues débattent des raisons de la construction de ces lignes, proposant des théories allant du plausible à l’extrêmement improbable.
Toile désertique. Gravées sur le plateau aride du sud du Pérou, les lignes de Nazca sont d’immenses géoglyphes couvrant 60 kilomètres. Redécouvertes dans les années 1920, elles comprennent des lignes droites, des formes géométriques (triangles, trapèzes) et des figures animales (colibri, singe, araignée) visibles uniquement depuis les airs. Créées en enlevant les pierres sombres de surface pour révéler un sol plus clair, leur ampleur et leur précision témoignent d’un effort et d’un but importants de la culture Nazca (300 av. J.-C. – 800 ap. J.-C.).
Méthodes de construction. Si certains spéculent qu’un vol ancien aurait été nécessaire pour concevoir ces dessins complexes, des méthodes simples comme l’usage de piquets et de cordes suffisent à tracer des lignes droites et à reproduire des dessins à l’échelle. Des expériences ont montré que de grandes figures pouvaient être réalisées rapidement par des équipes utilisant des outils basiques. L’environnement sec et stable du désert a permis la conservation des lignes pendant des siècles.
Théories sur leur fonction. La fonction des lignes reste débattue. Les premières hypothèses, comme celle de Maria Reiche qui y voyait un calendrier astronomique ou un observatoire, ont été largement réfutées. Erich von Däniken a popularisé l’idée qu’il s’agissait de pistes d’atterrissage pour extraterrestres, théorie souvent critiquée pour sous-estimer les capacités des Nazcas et ignorer des contraintes pratiques comme la nature du sol. Des théories plus plausibles évoquent des usages rituels, tels que des chemins pour des cérémonies liées à l’eau (essentielle dans le désert) ou des voyages chamaniques pour communiquer avec des esprits animaux ou des divinités montagnardes. La ville cérémonielle voisine de Cahuachi soutient ce contexte rituel.
5. La carte de Piri Reis : preuve d’une cartographie ancienne ?
Dans son livre Maps of the Ancient Sea Kings publié en 1966, Charles Hapgood, historien et géographe à l’Université du New Hampshire, avance que la masse terrestre reliée au sud de l’Amérique du Sud en bas de la carte ne peut être qu’une représentation de l’Antarctique, des centaines d’années avant sa découverte.
Carte ottomane. Découverte en 1929, la carte de Piri Reis est une carte portulan de 1513 dessinée sur peau de gazelle par un amiral ottoman. Elle montre des parties de l’Europe, de l’Afrique et des Amériques, remarquable pour sa représentation précoce du Nouveau Monde. Les cartes portulans servaient à la navigation côtière, mais n’étaient pas précises pour les traversées océaniques, car elles ne tenaient pas compte de la courbure terrestre.
Controverse antarctique. La théorie de Charles Hapgood selon laquelle la masse terrestre du sud représente l’Antarctique sans glace, cartographiée dans une préhistoire lointaine par une civilisation avancée perdue, a suscité un vif débat. Il suggérait que la carte compilait des sources anciennes transmises par des cultures maritimes. Erich von Däniken y voyait la trace d’astronautes antiques, et Graham Hancock d’une culture préhistorique sophistiquée.
Scepticisme et sources. La plupart des scientifiques restent sceptiques, soulignant l’absence de preuves d’une telle civilisation ancienne ou de son intérêt à cartographier l’Antarctique. La précision de la carte est remise en question : elle omet le passage de Drake, déforme l’Amérique du Sud et représente mal l’Amérique du Nord. Les données géologiques modernes montrent que la côte antarctique était très différente lorsqu’elle était libre de glace (il y a plus de 14 millions d’années), ce qui contredit les détails de la carte. Les notes de Piri Reis indiquent que ses sources comprenaient des cartes portugaises et celles de Christophe Colomb. La masse terrestre du sud est probablement le Grand Continent Austral hypothétique, courant en cartographie depuis Ptolémée, ou une représentation déformée de l’Amérique du Sud, et non l’Antarctique sans glace.
6. Le mécanisme d’Anticythère : un ordinateur grec antique ?
L’utilisation d’engrenages il y a plus de 2 000 ans est tout simplement stupéfiante, et la finesse de son travail est aussi développée que celle d’une horloge du XVIIIe siècle.
Découverte dans une épave. Trouvé dans une épave romaine près de l’île d’Anticythère en 1900, cet objet en bronze corrodé semblait d’abord un simple bloc étrange. Un nettoyage minutieux révéla un mécanisme complexe à engrenages, daté par la poterie associée du début du Ier siècle av. J.-C. Sa complexité déconcerta les experts, qui le prirent d’abord pour un objet médiéval.
Technologie ancienne. Les études aux rayons X menées par Derek De Solla Price dans les années 1950 révélèrent plus de 30 engrenages, dont un différentiel considéré comme une invention du XVIe siècle. Il identifia ce mécanisme comme une horloge astronomique sophistiquée ou un « ordinateur analogique », conçu pour modéliser les mouvements célestes. Des études ultérieures par tomographie avancée confirmèrent qu’il pouvait suivre le soleil, la lune et probablement les planètes connues (Mercure, Vénus, Mars, Jupiter, Saturne).
Usage et héritage. Construit probablement à Rhodes vers 87 av. J.-C., ce mécanisme témoigne d’un niveau d’ingéniosité mécanique jusque-là jugé impossible dans l’Antiquité. Il suggère que les scientifiques grecs possédaient des connaissances astronomiques détaillées et le savoir-faire pour fabriquer des dispositifs complexes, corroborant des récits anciens, naguère douteux, mentionnant des planétariums construits par Archimède et Poséidonios. Son usage exact (astrologique, pédagogique, ludique) reste inconnu, mais son existence prouve une tradition perdue de mécanique complexe qui a pu influencer l’horlogerie arabe et européenne ultérieure.
7. Le suaire de Turin : linceul du Christ ou faux médiéval ?
Il est difficile d’imaginer un artefact historique plus controversé que le suaire de Turin.
Image mystérieuse. Le suaire de Turin est un tissu de lin portant l’image pâle d’un homme aux blessures compatibles avec une crucifixion. Des taches rouge foncé évoquent du sang. Beaucoup le croient être le linceul funéraire de Jésus-Christ, mais son authenticité fait l’objet de débats passionnés depuis des siècles.
Trajectoire historique. L’histoire du suaire est obscure avant son apparition à Lirey, en France, en 1357. Certains le relient à l’image d’Édesse (Mandylion), un tissu portant l’image du Christ mentionné par les premiers historiens de l’Église, qui était un linceul complet au Xe siècle avant de disparaître après le sac de Constantinople en 1204. Le suaire passa ensuite aux mains de la maison de Savoie en 1453 et se trouve à Turin depuis 1578.
Controverse sur la datation. Une datation au carbone 14 très médiatisée en 1988, réalisée par trois laboratoires, conclut que le suaire date de 1260 à 1390, suggérant un faux médiéval. Cependant, une analyse chimique de 2005 soutient que l’échantillon testé provenait d’une réparation médiévale, non du tissu original, ce qui indiquerait que le suaire a au moins 1 300 ans. Une restauration en 2002 révéla un tissage en chevrons similaire à celui de tissus anciens (40 av. J.-C. – 73 ap. J.-C.) et un point de couture retrouvé sur un tissu de Massada, suggérant une datation au Ier siècle.
Création de l’image. La méthode de formation de l’image est aussi débattue. Les hypothèses vont de la peinture médiévale (contestée par la superficialité de l’image) à la photographie primitive (remise en cause par l’image au verso). Une analyse récente (2004) a détecté une image faible au dos, correspondant au recto, entièrement superficielle, rendant la peinture ou la photographie simple peu probables. Le mystère de la formation de l’image demeure entier, laissant la question de l’authenticité ouverte au débat et à la foi.
8. Les corps de tourbière : sacrifices rituels ou victimes de crimes ?
Les pouvoirs conservateurs étonnants des tourbières ont empêché la décomposition de ces restes anciens si efficacement que, bien que le squelette ne survive généralement pas, nous possédons la peau, les organes internes, l’estomac (parfois avec les restes du dernier repas), les yeux, le cerveau et les cheveux.
Mystère de la conservation. Les tourbières d’Europe du Nord ont livré des centaines de corps humains remarquablement préservés au cours des 300 dernières années, principalement datés de l’âge du fer (Ier siècle av. J.-C. – IVe siècle ap. J.-C.). L’environnement acide, pauvre en oxygène et froid des tourbières empêche la décomposition bactérienne et tannée la peau.
Fins violentes. Nombre de ces corps présentent des signes de violence extrême. L’homme de Tollund (Danemark, vers 350 av. J.-C.) fut pendu ou étranglé après un dernier repas rituel. La femme de Huldremose (Danemark, vers 160 av. J.-C. – 340 ap. J.-C.) fut sévèrement mutilée. L’homme de Lindow (Angleterre, 50-100 ap. J.-C.) subit une « triple mort » (coup, strangulation, gorge tranchée) après un repas incluant du gui, suggérant un sacrifice druidique. Des découvertes récentes en Irlande, comme l’homme d’Old Croghan et l’homme de Clonycavan (IVe-IIe siècle av. J.-C.), montrent torture brutale, démembrement et possible statut élevé (ongles soignés, gel capillaire).
Objectifs débattus. Les raisons de ces morts sont variées et discutées. Les théories incluent le sacrifice rituel aux dieux de la fertilité (notamment pour les corps irlandais trouvés près des frontières tribales), l’exécution pour crimes ou transgressions (comme le suggère Tacite à propos des Germains), ou même des accidents (chutes) ou l’inhumation d’exclus (pauvres, femmes mortes en couches). La forte proportion de victimes présentant des défaut
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Avis
Histoire cachée suscite des avis partagés, avec une note moyenne de 3,70 sur 5. Les lecteurs apprécient son approche rationnelle des mystères historiques, démystifiant les légendes tout en offrant des informations captivantes. Beaucoup trouvent cette lecture rapide et intéressante, abordant divers sujets tels que les civilisations anciennes, les artefacts et les phénomènes inexpliqués. Certains saluent la présentation impartiale de l’auteur, qui laisse au lecteur la liberté de tirer ses propres conclusions. Toutefois, des critiques soulignent sa brièveté, un manque de profondeur dans certains domaines, ainsi que quelques coquilles occasionnelles. Dans l’ensemble, ce livre est considéré comme une bonne introduction aux énigmes historiques, même si certains préfèrent des interprétations plus mystérieuses.