Points clés
1. La Chine ancienne : des origines mythiques à la domination dynastique
Il y a fort longtemps, raconte une légende chinoise, le chaos primordial s’est condensé en un œuf, où les énergies cosmiques complémentaires du Yīn 陰 et du Yáng 陽 se sont épaissies autour d’un géant poilu et cornu nommé Pángǔ.
Des débuts mythiques. La civilisation chinoise puise ses racines dans des figures légendaires et des dynasties semi-mythiques. Les dynasties Xia, Shang et Zhou émergèrent de ces origines brumeuses, posant les fondations de la culture chinoise.
Premières innovations. Dès le IIe millénaire avant notre ère, les Chinois maîtrisaient la métallurgie du bronze, un système d’écriture complexe et des techniques agricoles sophistiquées. La dynastie Shang (vers 1600-1046 av. J.-C.) a laissé des os d’oracle, témoins des premières traces d’écriture chinoise et de pratiques divinatoires.
Structure sociale. La société chinoise ancienne était hiérarchisée, avec une classe dirigeante composée de rois et de nobles, soutenue par des paysans et des artisans. Cet ordre social, associé au culte des ancêtres et au concept du Mandat du Ciel, allait façonner la civilisation chinoise pendant des millénaires.
2. La dynastie Zhou : fondements philosophiques de la pensée chinoise
Confucius répondit : « Rectifiez les noms. » Il expliqua : « Si les noms ne sont pas corrects, s’ils ne correspondent pas aux réalités, le langage n’a pas d’objet. Sans objet, l’action devient impossible – et alors, toutes les affaires humaines se désagrègent et leur gestion devient vaine et impossible. »
Période des Printemps et Automnes (771-476 av. J.-C.) et période des Royaumes combattants (475-221 av. J.-C.) furent marquées par une intense fragmentation politique mais aussi un bouillonnement intellectuel. Cette époque vit naître les grandes écoles de philosophie chinoise :
- Confucianisme : valorisant la culture morale, l’harmonie sociale et la bonne gouvernance
- Daoïsme : cherchant l’alignement avec l’ordre naturel et la simplicité
- Légalisme : prônant des lois strictes et des punitions sévères pour maintenir l’ordre
Influence durable. Ces traditions philosophiques, en particulier le confucianisme, allaient profondément influencer la culture, la politique et la société chinoises pendant plus de deux millénaires, offrant un cadre éthique, politique et social.
3. L’unification impériale : les dynasties Qin et Han
Ayant conquis Tout Sous le Ciel, tiānxià 天下, par la force, Qin Shihuang dut le sécuriser contre les incursions hostiles. Il ordonna à près d’un million de soldats et de civils – soit environ un cinquième de ses sujets – de travailler à un réseau de routes, de murs-frontières en terre battue, de tours de guet et de signaux le long de la frontière nord de son empire.
Unification Qin. En 221 av. J.-C., Qin Shihuang unifia la Chine, fondant la première dynastie impériale. Son règne se caractérisa par :
- La standardisation des poids, mesures et de l’écriture
- La construction de la Grande Muraille
- Une bureaucratie centralisée et un code légal
- Une répression sévère de toute dissidence
Consolidation Han. La dynastie Han (202 av. J.-C. – 220 ap. J.-C.) s’appuya sur les bases posées par les Qin, créant un modèle impérial durable :
- Idéologie d’État confucéenne
- Expansion territoriale et commerciale (Route de la Soie)
- Progrès technologiques (papier, sismographe)
- Émergence d’une classe de lettrés-fonctionnaires
La période Han est considérée comme un âge d’or, dont l’influence culturelle et politique perdura bien au-delà de sa chute.
4. Cycles d’unité et de division : des Trois Royaumes aux Sui
La première apparition du nom « Chine » dans une langue européenne se trouve dans un texte espagnol du XVIe siècle. Ce mot semble dériver des références à l’ancienne dynastie Qín (221–206 av. J.-C.), via le sanskrit चीन (cīna) et le japonais 支那 (shina).
Période de désunion. Après la chute des Han, la Chine connut près de quatre siècles de division. Parmi les événements clés :
- Période des Trois Royaumes (220-280 ap. J.-C.) : romantisée dans la littérature ultérieure
- Dynastie Jin (265-420 ap. J.-C.) : brève réunification suivie d’invasions nomades
- Dynasties du Nord et du Sud (420-589 ap. J.-C.) : échanges culturels entre le nord et le sud
Influence bouddhiste. Le bouddhisme fit son entrée en Chine durant cette période, influençant profondément la culture, l’art et la philosophie chinoises.
Réunification Sui. La courte dynastie Sui (581-618 ap. J.-C.) réunit la Chine, préparant l’âge d’or des Tang grâce à des projets comme le Grand Canal.
5. La dynastie Tang : l’âge d’or de l’épanouissement culturel chinois
À son apogée, la capitale Tang, Chang’an, était l’une des villes les plus riches, intellectuellement, artistiquement et socialement vibrantes et cosmopolites du monde. Perses, Japonais, Indiens, Sogdiens d’Asie centrale et autres visiteurs animaient ses rues animées, bordées de tavernes, de salons de thé et de marchés.
Culture cosmopolite. La dynastie Tang (618-907 ap. J.-C.) marque un sommet de la civilisation chinoise :
- Influence et échanges internationaux
- Diversité religieuse (bouddhisme, daoïsme, christianisme, islam)
- Épanouissement de la poésie et des arts
- Innovations technologiques
Développements politiques :
- Expansion territoriale impériale
- Raffinement du système d’examen des fonctionnaires
- Code légal Tang influent en Asie de l’Est
Déclin et chute. Rébellions internes et pressions extérieures conduisirent à l’effondrement de la dynastie, ouvrant une nouvelle période de division.
6. Des Song aux Yuan : progrès technologiques et domination étrangère
Les Song furent aussi une époque de grandes avancées technologiques. La production de fer de haute qualité permit des usages innovants de la force hydraulique pour les roues à filer, les clepsydres (horloges à eau), l’irrigation et le broyage. L’agriculture prospéra grâce à l’introduction de variétés de riz précoces et à la culture d’un plus grand éventail de légumes et fruits – trente-deux espèces de litchis seulement.
Innovations Song. La dynastie Song (960-1279 ap. J.-C.) connut des progrès remarquables :
- Poudre à canon, boussole, impression à caractères mobiles
- Philosophie néo-confucéenne
- Révolution économique : monnaie papier, urbanisation
Conquête mongole. La dynastie Yuan (1271-1368 ap. J.-C.) plaça la Chine sous domination étrangère :
- Intégration dans l’immense Empire mongol
- Échanges culturels le long de la Route de la Soie
- Visite de Marco Polo à la cour de Kubilai Khan
Malgré la domination étrangère, la culture chinoise continua d’évoluer et d’influencer ses conquérants.
7. La dynastie Ming : exploration maritime et isolement culturel
Zhèng Hé (1371–1433). Musulman originaire du sud-ouest du Yunnan, Zheng He mena sept voyages épiques, chacun mobilisant des dizaines de jonques (navires à voiles lattées) et des dizaines de milliers de marins. L’armada réprima la piraterie en mer de Chine orientale, mena des missions diplomatiques jusqu’au golfe Persique, à la côte est de l’Afrique et au sud de l’Arabie, projetant une image de puissance et de confiance Ming.
Expansionnisme Ming initial. La dynastie Ming (1368-1644 ap. J.-C.) adopta d’abord une politique tournée vers l’extérieur :
- Flottes de trésors de Zheng He explorant l’océan Indien
- Extension du système de tribut
Repli sur soi. Les souverains Ming ultérieurs optèrent pour une posture plus isolationniste :
- Restrictions sur le commerce et les contacts étrangers
- Extension de la Grande Muraille pour se protéger des nomades du nord
Développements culturels :
- Orthodoxy néo-confucéenne
- Émergence de la littérature vernaculaire (ex. : « Le Voyage en Occident »)
- Porcelaine et autres raffinements artistiques
La période Ming connut à la fois l’apogée du pouvoir chinois et les prémices de son déclin face aux nations européennes montantes.
8. La dynastie Qing : domination mandchoue et confrontation à l’Occident
Qin Shihuang avait ordonné le début des travaux sur son tombeau dès son accession au trône de Qin à treize ans. Plus de 700 000 artisans et ouvriers travaillèrent jour et nuit pendant trente-six ans pour l’achever. Le toit était orné de perles formant une carte des constellations, et le sol décoré d’une représentation topographique de l’empire, avec des rivières de mercure en mouvement.
Conquête mandchoue. La dynastie Qing (1644-1912) plaça la Chine sous domination mandchoue :
- Expansion territoriale à son plus vaste étendue
- Politiques culturelles (ex. : la queue) pour affirmer l’identité mandchoue
Apogée du pouvoir. Sous des empereurs comme Kangxi et Qianlong, les Qing atteignirent leur zénith :
- Croissance démographique et prospérité économique
- Synthèse culturelle des traditions mandchoues et han
- Progrès technologiques et artistiques continus
Défi occidental. Le XIXe siècle vit une confrontation croissante avec les puissances occidentales :
- Guerres de l’opium et traités inégaux
- Rébellion des Taiping et autres troubles internes
- Tentatives de modernisation via le mouvement d’auto-renforcement
L’incapacité des Qing à répondre efficacement à ces défis conduisit à leur chute.
9. La chute de l’empire : des guerres de l’opium à la République
Le traité de Nankin en 1842 accorda aux Britanniques l’accès à Guangzhou, Shanghai et trois autres « ports de traité ». Il céda également l’île de Hong Kong – « port parfumé », nommé d’après le commerce des épices – aux Britanniques à perpétuité.
Siècle d’humiliation. La période allant de la première guerre de l’opium (1839-1842) à la fondation de la République populaire fut une ère traumatique pour la Chine :
- Ouverture forcée au commerce et à l’influence étrangers
- Perte de territoires et de souveraineté
- Rébellions internes et bouleversements sociaux
Révolution républicaine. La révolution Xinhai de 1911 mit fin à plus de 2 000 ans de règne impérial :
- « Trois principes du peuple » de Sun Yat-sen
- Lutte entre nationalistes (KMT) et communistes
- Invasion japonaise et guerre civile
Cette période de faiblesse et de division nationale façonna profondément le nationalisme et la politique chinoise modernes.
10. La Chine de Mao : révolution, tourmente et Révolution culturelle
Mao raillait ceux qui s’inquiétaient de la rapidité du changement, les comparant à une vieille femme aux pieds bandés, « titubant » et se plaignant que les autres allaient trop vite.
Victoire communiste. Mao Zedong mena le Parti communiste chinois à la victoire en 1949, fondant la République populaire de Chine :
- Réforme agraire et collectivisation
- Tentatives d’industrialisation (Grand Bond en avant)
- Rupture des relations sino-soviétiques
Révolution culturelle. Mao lança la Révolution culturelle en 1966 :
- Attaque contre la « vieille » culture et les ennemis perçus au sein du parti
- Gardes rouges et mobilisation de masse
- Perturbations sociales et économiques majeures
L’ère maoïste fut marquée à la fois par une transformation sociale radicale et d’immenses souffrances humaines, laissant un héritage complexe qui continue d’influencer la Chine d’aujourd’hui.
11. Réformes et ouverture : la transformation économique de Deng Xiaoping
Deng voulait que la RPC devienne un « pays socialiste moderne et puissant » d’ici la fin du XXe siècle. Cela nécessitait la modernisation de l’agriculture, de l’industrie, de la défense, ainsi que des sciences et technologies.
Réformes économiques. Après la mort de Mao, Deng Xiaoping initia des réformes orientées vers le marché :
- Zones économiques spéciales
- Décollectivisation agricole
- Encouragement de l’entreprise privée
- « Socialisme aux caractéristiques chinoises »
Ouverture au monde. La Chine se réintégra progressivement dans l’économie mondiale :
- Investissements étrangers et commerce
- Adhésion à l’Organisation mondiale du commerce (2001)
- Croissance économique rapide et urbanisation
Limites politiques. Tout en adoptant la libéralisation économique, le PCC maintint un contrôle politique strict, comme en témoigne la répression de la place Tian’anmen en 1989.
12. La nouvelle ère de Xi Jinping : défis d’une superpuissance montante
Xi a introduit le « rêve chinois » de renaissance nationale, dans lequel une Chine prospère occuperait la place qui lui revient dans le monde.
Consolidation du pouvoir. Xi Jinping a centralisé l’autorité à un degré...
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Avis
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