Points clés
1. Votre chien « impossible » est formidable et éduquable
Bienvenue dans un monde où votre chien peut être éduqué aussi bien que n’importe quel autre chien — quand les poules auront des dents.
Acceptez le défi. Si votre chien est indépendant, facilement distrait ou semble vous ignorer, vous avez probablement un chien « quand les poules auront des dents ». Ces chiens, souvent des terriers ou des chiens de chasse, ont été élevés pour des tâches autonomes, pas forcément pour être « obéissants » ou désireux de plaire simplement parce que vous le demandez. Cela ne signifie pas qu’ils sont inéduquables ou peu intelligents ; au contraire, des études montrent que ces races peu obéissantes peuvent être d’excellents résolveurs de problèmes lorsqu’elles sont motivées.
Redéfinissez la notion de « difficile ». Plutôt que de qualifier votre chien de têtu ou stupide, reconnaissez ses traits innés comme la curiosité, l’énergie et la passion pour son propre agenda. Ce ne sont pas des défauts, mais des qualités à canaliser pour réussir l’éducation. Le problème ne réside pas dans la capacité d’apprentissage du chien, mais souvent dans les méthodes utilisées, qui reposent sur la contrainte ou l’obéissance, qualités que ces chiens n’ont pas.
L’éducation est possible. Ce livre vous montre comment vivre heureux et éduquer avec succès un chien fabuleux mais pas traditionnellement « sage ». En comprenant sa nature et en utilisant des méthodes qui exploitent ses compétences d’autonomie et de résolution de problèmes, vous pouvez transformer votre chien « quand les poules auront des dents » en un compagnon bien élevé et heureux, prouvant que même l’impossible peut arriver !
2. Concentrez-vous sur l’état d’esprit, pas seulement sur les comportements
Environ 10 % de l’éducation canine concerne l’apprentissage d’un comportement précis... Les 90 % restants consistent à amener votre chien à adopter un état d’esprit où il est prêt et capable de prêter attention et d’apprendre.
L’état d’esprit est primordial. Pour les chiens « quand les poules auront des dents », le plus grand obstacle n’est pas d’enseigner des ordres comme « assis » ou « viens », mais de cultiver le désir d’interagir avec vous et de participer à l’éducation. Contrairement aux chiens naturellement obéissants qui attendent souvent les consignes, votre chien doit apprendre que l’interaction avec vous est gratifiante et mérite son attention.
Devenez « opérant ». L’objectif est que votre chien devienne « opérant », c’est-à-dire qu’il comprenne que ses actions peuvent produire des effets récompensants et qu’il propose activement des comportements pour obtenir des récompenses. C’est l’opposé d’un chien « zombie » qui ne fait rien sans contrainte. Les méthodes traditionnelles basées sur la punition peuvent inhiber le comportement et rendre le chien réticent à essayer, freinant ainsi cet état d’esprit opérant essentiel.
Construisez une éthique de travail. Le système « quand les poules auront des dents » privilégie les jeux et exercices qui apprennent à votre chien à réfléchir, essayer et proposer des comportements de manière autonome. Cette base est cruciale. Une fois que votre chien est enthousiaste à l’idée d’apprendre et cherche activement à gagner des récompenses, l’enseignement des comportements spécifiques devient beaucoup plus rapide et facile.
3. Le clicker est votre outil puissant de communication
Le clicker est définitivement un outil puissant !
Communication précise. Le clicker est un petit appareil qui émet un son distinct utilisé pour marquer le moment exact où votre chien réalise un comportement souhaité. Ce son est d’abord associé à des friandises (« chargement » du clicker) jusqu’à ce que le clic devienne un renforçateur conditionné, annonçant que quelque chose de positif arrive. Cela vous permet de communiquer avec une précision chirurgicale, en disant à votre chien « C’est ça ! » instantanément.
Pourquoi un clicker ? Contrairement aux marqueurs verbaux (« Oui ! » ou « Bravo ! »), le clic est un son nouveau, artificiel, sans signification ou nuance émotionnelle préexistante pour le chien. Il est traité plus rapidement par le cerveau du chien (probablement via l’amygdale, la partie réflexe) que les mots parlés, rendant l’association entre comportement et récompense plus claire et plus forte.
Comblez le délai. Le clic agit comme un « pont » entre le comportement et la remise de la récompense. Bien que la récompense doive suivre rapidement, le clic vous laisse quelques secondes pour donner la friandise, garantissant que le chien comprend quel comportement a été récompensé, évitant ainsi de renforcer par erreur des actions non désirées qui pourraient survenir pendant le délai.
4. Le façonnage développe l’éthique de travail et la résolution de problèmes
En le façonnant librement, vous pouvez transformer votre chien « je m’en fiche » en un passionné prêt à tout faire pour vous, comme un Border Collie.
Découpez et récompensez. Le façonnage consiste à décomposer un comportement désiré en petites étapes réalisables appelées « approximations ». Vous récompensez chaque approximation successive, en augmentant progressivement les critères jusqu’à obtenir le comportement complet. Cela exploite la capacité naturelle de votre chien à résoudre des problèmes.
Le façonnage libre est essentiel. Le « façonnage libre » signifie entraîner sans attirer, inciter ou contraindre physiquement le chien. Vous proposez une situation (comme une boîte) et récompensez toute interaction, puis seulement celles qui se rapprochent de votre objectif. Cela encourage le chien à réfléchir, expérimenter et proposer des comportements de manière autonome, construisant ainsi une forte éthique de travail.
Exploitez ses forces naturelles. Les chiens « quand les poules auront des dents » excellent dans la résolution autonome de problèmes. Le façonnage libre joue directement sur cette force, rendant l’apprentissage une véritable « chasse » au bon comportement qui déclenche un clic. Cet engagement mental intense peut transformer même un chien réticent en un partenaire d’éducation enthousiaste, rendant le processus plus ludique et efficace que l’usage d’attirances ou de contraintes.
5. L’attention est la base de toute éducation
L’attention est la mère de tous les comportements et l’une des premières choses à enseigner à votre chien.
L’attention n’est pas automatique. Vous ne pouvez pas éduquer un chien qui ne prête pas attention. Pour les chiens « quand les poules auront des dents », souvent très intéressés par leur environnement, l’attention au maître n’est pas acquise ; elle doit être entraînée comme n’importe quel autre comportement. Appeler sans cesse un chien qui n’écoute que dévalorise vos paroles.
Entraînez l’attention de manière systématique. Commencez dans un environnement peu distrayant et cliquez/récompensez chaque regard vers vous. Augmentez progressivement la durée du contact visuel avant de cliquer. Puis, introduisez méthodiquement des distractions, récompensant le chien pour qu’il maintienne son attention malgré les éléments stimulants.
Nouveaux lieux = regardez-moi. Conditionnez votre chien à associer les nouveaux environnements à un regard vers vous. Dès l’entrée dans un lieu, donnez immédiatement des friandises de grande valeur pour créer une association positive. Passez progressivement à récompenser l’attention avant la friandise, apprenant au chien que les stimuli nouveaux sont des signaux pour se connecter à vous. Cela instaure un comportement d’attention fiable par défaut.
6. Exploitez les motivations naturelles de votre chien (ICE)
Et si, au lieu d’éliminer ces comportements, nous pouvions les contrôler et les utiliser comme carburant pour alimenter les comportements souhaités ?
Identifiez les activités « chaudes ». Les chiens sont motivés par ce qu’ils aiment naturellement (« activités chaudes ») comme renifler, courir après, jouer ou certains types de nourriture. Ce sont des renforçateurs puissants. Les « activités froides » sont celles qui les intéressent peu, comme marcher au pied ou s’asseoir sur commande.
Contrôlez l’accès. Le « C » dans ICE signifie Contrôle. Prenez le contrôle des activités chaudes de votre chien pour qu’il n’y accède qu’à travers vous. Cela implique de gérer l’environnement pour éviter l’auto-renforcement (par exemple, ranger les jouets tentants, utiliser une laisse pour empêcher les reniflements aléatoires). Vous devenez la « machine à cash » pour tout ce qu’il désire.
Échangez les comportements. Le « E » dans ICE est Échange. Utilisez l’accès à une activité chaude comme récompense pour un comportement froid. Par exemple, une bonne marche en laisse détendue donne droit à une séance de reniflage, ou un bon « reste » permet de courir après une balle. Cela transfère la passion du chien de l’activité chaude vers l’activité froide, rendant les comportements auparavant banals excitants et renforçants.
7. Le jeu est essentiel pour le lien et la motivation
Savoir utiliser le jeu comme renforçateur est indispensable si vous voulez de la fiabilité et de la constance de la part de votre chien, partout et à tout moment.
Au-delà de la nourriture. Si la nourriture est excellente pour enseigner au départ, s’y fier uniquement peut conduire à un chien qui ne travaille que lorsqu’il voit de la nourriture. Le jeu, surtout interactif avec vous, est un renforçateur puissant utilisable partout et qui renforce votre lien.
Apprenez-leur à jouer. Certains chiens « quand les poules auront des dents » n’aiment pas naturellement jouer avec les humains ou les jouets. Vous pouvez leur apprendre en en faisant un jeu :
- Lancez une balle avec enthousiasme.
- Faites traîner des jouets comme des proies.
- Utilisez des jouets fourrés de nourriture (comme les Tug-N-Treats) pour initier le tirage.
- Façonnez l’acte même de tirer.
Devenez la récompense. L’objectif ultime est que l’interaction avec vous devienne le renforçateur principal (« jeux nus »). Courir, sauter, faire des bruits amusants ou toucher la main peuvent devenir des récompenses excitantes. Vous devenez ainsi la chose la plus précieuse dans n’importe quel environnement, assurant l’attention et la motivation de votre chien.
8. Éduquez de manière systématique avec SAFETY
Chaque comportement sera enseigné de la même façon, selon le système « quand les poules auront des dents ».
Une approche structurée. L’acronyme SAFETY décrit les étapes systématiques pour enseigner un comportement à un chien « quand les poules auront des dents » :
- Sculptez : décomposez le comportement en petites approximations.
- Ajoutez un signal : introduisez le mot ou le geste une fois le comportement fiable.
- Faites des séances fréquentes mais courtes : entraînez souvent, brièvement, pour mieux apprendre et rester concentré.
- Energisez avec des renforçateurs puissants : utilisez des récompenses de grande valeur pour susciter l’enthousiasme.
- Transportez progressivement : pratiquez dans des environnements de plus en plus distrayants.
- Yield (adaptez) les exigences selon le contexte : baissez vos attentes face à de nouvelles variables (distance, distraction, durée, lieu).
Construisez la durabilité. En façonnant les comportements par petites étapes et en ajoutant progressivement complexité et distractions, vous créez des comportements solides, moins fragiles face au stress. Si un comportement faiblit, vous savez exactement quelle étape reprendre.
La constance est la clé. Appliquer les principes SAFETY avec régularité garantit que votre chien comprend les règles du jeu et apprend efficacement. Cette méthode systématique rend l’éducation prévisible et réussie pour vous comme pour votre chien.
9. Résolvez les problèmes avec ABC (Antécédent, Comportement, Conséquence)
Deux comportements ne peuvent pas occuper le même espace au même moment.
Comprenez la chaîne. Les comportements problématiques ne sont pas aléatoires ; ils suivent un schéma : Antécédent (ce qui précède), Behavior (l’action), Conséquence (ce qui suit). La conséquence détermine si le comportement se répète. Souvent, les comportements indésirables sont renforcés par inadvertance par l’attention ou l’obtention d’un résultat souhaité.
Enseignez une alternative. La clé pour résoudre les problèmes est d’identifier l’antécédent et d’enseigner un comportement différent et acceptable à la place. Puisque deux comportements ne peuvent pas se produire simultanément, renforcer le comportement désiré empêche l’autre. Par exemple, si l’antécédent est « une personne approche » et le comportement indésirable est « sauter », apprenez au chien que « une personne approche » signifie « assis ».
Gérez quand vous ne pouvez pas entraîner. Si vous ne pouvez pas enseigner un comportement alternatif sur le moment, gérez la situation pour empêcher le comportement indésirable de se produire ou d’être renforcé. Si votre chien saute sur les invités, mettez-le en laisse ou dans sa caisse avant leur arrivée. Cela empêche le chien de pratiquer le comportement indésirable et vous évite de le renforcer par erreur.
10. Intégrez l’éducation dans la vie quotidienne
Chaque minute passée avec votre chien est une occasion de l’éduquer.
La vie est le terrain d’entraînement. Les séances formelles sont utiles, mais vos interactions quotidiennes sont les occasions d’éducation les plus puissantes. Votre chien dépend de vous pour tout ce qu’il veut ou a besoin – nourriture, promenades, attention, accès au jardin, jouets. Chacun de ces éléments est un renforçateur potentiel à exploiter.
Demandez quelque chose en retour. Plutôt que de donner à votre chien sans condition, demandez-lui un comportement simple d’abord. Un assis avant d’ouvrir la porte, un reste avant de poser la gamelle, un toucher de main avant une caresse. Cela lui apprend que travailler pour vous est la voie pour obtenir ce qu’il désire.
Soyez une montagne. Soyez une présence calme et prévisible qui contrôle l’accès aux ressources. Évitez les reproches constants ou les louanges vides, qui dévaluent votre attention. En étant le gardien de tout ce qui est bon, vous devenez la partie la plus précieuse de l’environnement de votre chien, assurant qu’il vous prête attention et cherche en vous direction et récompenses.
Dernière mise à jour:
Avis
Quand les cochons voleront ! reçoit majoritairement des avis positifs, les lecteurs saluant son approche pour dresser des races de chiens difficiles. Beaucoup apprécient l’accent mis sur le renforcement positif et les techniques de façonnage. Le style d’écriture de l’auteur, à la fois vivant et plein d’humour, séduit également. Ce livre s’avère particulièrement utile pour les propriétaires de chiens « peu obéissants ». Quelques critiques pointent une simplification excessive de certains concepts ainsi que des présupposés concernant la motivation alimentaire. Dans l’ensemble, les lecteurs le recommandent comme une ressource fiable, surtout pour ceux qui débutent dans l’éducation canine ou qui doivent gérer des races têtues.
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