Points clés
1. Architectural Digest : un siècle d’excellence en design
En toute simplicité, Architectural Digest est une légende, une publication que l’on savoure et conserve précieusement.
Un héritage d’influence. Architectural Digest (AD) est passé d’un simple magazine consacré aux façades californiennes à une référence mondiale en matière de design d’intérieur. Depuis plus d’un siècle, il saisit l’évolution des modes de vie, des usages et des coutumes à travers le prisme de l’architecture et du design. Son attrait durable réside dans sa capacité à offrir des images et des demeures inoubliables, mêlant passé et présent avec élégance.
Modernisation et vision. Sous la direction d’Amy Astley, AD s’est modernisé, gagnant en jeunesse, en style et en personnalité. Le magazine reflète désormais la vie des propriétaires, loin des visions idéalisées des seuls designers. Ce tournant a insufflé chaleur et dynamisme à ses pages, propulsant AD dans le XXIe siècle grâce à des marques digitales comme Clever et ADPro.
Célébrer les maisons et le design. À 100 ans, AD célèbre des demeures mémorables, de la résidence de Frank Gehry à Santa Monica à la Maison Blanche des Obama. Il met en lumière les stars de la pop culture qui ont ouvert leurs portes au magazine, explorant leurs versions d’une vie bien vécue. L’attention portée aux designers d’intérieur, architectes et paysagistes garantit ce « facteur wow » que les lecteurs attendent chaque mois.
2. Californie : berceau d’AD et de l’innovation moderne
Cette jeune publication a révélé une vision de la frontière occidentale américaine comme un lieu d’innovation et de promesses au XXe siècle, parsemé de somptueuses demeures méditerranéennes, de jardins italiens baignés de soleil et de bassins réfléchissants pittoresques.
Les débuts en Golden State. Architectural Digest a vu le jour à Los Angeles en 1920, se concentrant d’abord sur les splendeurs californiennes. Le magazine a fait l’éloge de cet État comme foyer d’innovation au XXe siècle, mettant en avant des maisons de style méditerranéen, des jardins italiens et des bassins d’eau. Alors que la Californie devenait un creuset du modernisme, AD s’est réjoui de l’hétérogénéité de ses paysages.
Pionniers de l’architecture. Le magazine a soutenu des architectes californiens tels que Wallace Neff, Cliff May et Paul R. Williams. Neff, célèbre pour ses maisons romantiques destinées aux stars hollywoodiennes, était un incontournable des pages d’AD. Williams, premier Afro-Américain membre de l’American Institute of Architects, a contribué à forger l’image glamour de la Californie qui a fasciné le monde.
Le mouvement moderniste. AD a suivi l’émergence et l’épanouissement du modernisme californien, mettant en lumière le groupe Case Study — Richard Neutra, Pierre Koenig et Craig Ellwood. Des photographes de renom comme Julius Shulman ont immortalisé leurs œuvres, vendant ce style progressiste à un public parfois sceptique. Plus tard, les héritiers des premiers modernistes, de John Lautner à Frank Gehry, sont devenus les nouveaux porte-étendards.
3. Maisons de célébrités : reflets des goûts en mutation
Elles humanisent notre vision lisse, apportant charisme, personnalité et contexte à nos photographies, offrant une manière irrésistible de suivre les évolutions des goûts.
Un attrait populaire. Architectural Digest a toujours reconnu l’attrait populaire de la culture des célébrités, retraçant les demeures des grandes figures de Tinseltown. Le magazine a suivi la diaspora des stars de Los Angeles à Palm Springs, New York, en Europe et au-delà, au gré des styles qui évoluent au rythme des goûts changeants. Certaines histoires ont cristallisé des moments précis grâce à des images indélébiles de stars chez elles.
Des célébrités averties en design. Plusieurs célébrités exigeantes sont devenues des figures récurrentes d’AD, le magazine retraçant leur parcours à travers leurs choix en matière de décoration. Des années 1970 à aujourd’hui, Elton John, Candice Bergen, John Travolta et Robert Redford ont fait de nombreuses apparitions. Les designers appréciés par acteurs, musiciens et autres personnalités étaient célébrés aux côtés de leurs clients prestigieux.
Une couverture contemporaine. La couverture des célébrités reste un élément essentiel de l’AD. Des acteurs passionnés de design comme Julianne Moore et Jennifer Aniston ouvrent volontiers leurs portes, tandis que des stars telles que Robert Downey Jr. et Ricky Martin illustrent la joie d’une décoration familiale. À l’ère des réseaux sociaux, AD propose de nouveaux canaux digitaux pour suivre la constellation toujours changeante des stars pop.
4. Les maisons des designers : sanctuaires personnels d’innovation
Parfois, des gens entrent dans mon appartement et disent : « Oh, donnez-moi une pièce comme celle-ci. » Je ne peux pas. On ne peut tout simplement pas. C’est très difficile, car une maison est généralement personnelle, surtout la mienne.
Laboratoires de style. Les maisons des designers sont de véritables laboratoires où ils laissent libre cours à leurs fantasmes, satisfont leurs caprices et expérimentent. Ces résidences incarnent le luxe ultime : travailler pour se faire plaisir. Architectural Digest en fait le récit depuis des décennies, mettant en lumière ces espaces dans son numéro annuel Designers’ Own Homes depuis 1996.
De la création à l’appel du passé. Certains décorateurs et architectes créent des espaces entièrement neufs, comme Arthur Elrod qui a commandé à John Lautner une œuvre magistrale au-dessus de Palm Springs. D’autres succombent à l’appel du passé, à l’image de l’appartement vénitien d’Axel Vervoordt dans un palais du XVe siècle. Elsie de Wolfe a transformé sa Villa Trianon à Versailles en un idéal du goût et du style du XXe siècle.
Déclarations personnelles. Entre les mains de maîtres comme Albert Hadley, même un appartement new-yorkais standard peut devenir une déclaration personnelle éclatante. Mario Buatta soulignait que la résidence d’un professionnel est profondément intime et difficile à reproduire, mettant en lumière l’attrait unique et les pièges potentiels de ces espaces.
5. Habitats urbains : bastions de style et de défi
C’est le mélange qui rend cela intéressant, observait Passebon. Cela crée une ambiance et suscite l’émotion.
Sanctuaires urbains. Architectural Digest a raconté les bastions urbains enrichis de fantaisie, d’esprit et de défi des faiseurs de tendances métropolitains. Des habitants traditionnels des quartiers huppés aux pionniers du centre-ville, le magazine capte le pouls de chaque lieu, sa vitalité et sa diversité. Des adresses historiques prestigieuses comme le Dakota à Manhattan ou l’Albany à Londres reviennent régulièrement.
Idiosyncrasie et innovation. L’idiosyncrasie est le fil conducteur des récits d’AD en milieu urbain, ce genre de provocation que semble inviter un grand étang. Une maison à São Paulo des frères Campana présente une façade couverte de paille si touffue que les enfants la comparent à un mammouth laineux. Pour les clients de Hong Kong, Mattia Bonetti a imaginé un carnaval de murs griffonnés au crayon, de patchworks polychromes et de meubles laqués étincelants.
Expression personnelle. Daphne Guinness rêvait d’« un modernisme sauvage » dans son appartement de Manhattan, tandis que Lee Radziwill se promenait parmi des fleurs délicates dans son penthouse de l’Upper East Side. Lapo Elkann s’est plu à un mélange rebelle-chic de murs laqués bleu brillant, de papiers peints en feuilles de bambou et de sols à motifs en zigzag. Ces maisons reflètent les personnalités et goûts uniques de leurs habitants, créant des sanctuaires urbains très personnels.
6. Évasions à la campagne : nature et simplicité
C’est dans ce cadre paisible que M. Beaton écrit, peint et cultive son hobby du jardinage.
Tranquillité et nature. La vie à la campagne se définit autant par ce qu’elle ne possède pas — agitation et tumulte — que par ce qu’elle offre : des terres isolées et un lien avec la nature. La couverture rurale d’Architectural Digest s’est élargie pour inclure des adresses reculées où l’on mène une vie plus simple et détendue. Ces maisons présentent souvent une architecture, des intérieurs et des jardins conçus par des innovateurs et provocateurs.
Harmonie architecturale et design. La villa de l’architecte Gae Aulenti dans la plaine émilienne en Italie en est un exemple exquis, avec ses troncs de sapin blanchis à la chaux et son entourage en briques chauffées par le soleil. Les nids modernistes d’Olson Kundig et McLean Quinlan maximisent la vue sur des paysages montagneux spectaculaires. Le projet de Renzo Mongiardino pour la villa Mondadori près de Venise est un jardin intérieur et extérieur, avec des fleurs sur les rideaux comme dans les parterres.
Aplomb bohème et authenticité. La couverture des maisons de campagne d’AD célèbre aussi l’aplomb bohème, des résidences qui incarnent sans souci les principes du style campagnard. L’écrivaine américaine Brooke Metcalfe confiait à propos de la maison familiale du XVIIe siècle dans l’Oxfordshire : « Nous avons jeté toutes les règles par la fenêtre. » Un siècle après avoir vigoureusement défendu la rusticité de cinéma, AD met aujourd’hui en avant une authenticité terre-à-terre où le connaisseur rencontre le naïf en parfaite harmonie.
7. Initiés de la mode : le style au-delà des podiums
Une maison en soi n’est pas importante, méditait-elle. C’est ce que l’on y fait, comment on lui donne vie.
Au-delà des podiums. Pour la riche galerie de légendes de la mode dont les demeures ont orné les pages d’Architectural Digest, le rejet des conventions a toujours été le fil conducteur. Donatella Versace affirmait que sa résidence néoclassique milanaise n’était pas un foyer bourgeois, mais un lieu de rassemblement pour ses amis célébrités. Ces maisons prolongent sans couture la marque et la personnalité.
Expression personnelle. Pensez à la chambre new-yorkaise de Diane von Furstenberg, un dôme en verre facetté perché sur un bâtiment industriel. Ou au complexe de Kenzo Takada, composé de structures en bambou et de jardins japonais en plein Paris. Valentino Garavani et son partenaire Giancarlo Giammetti reçoivent dans un faste démesuré au Château de Wideville, leur somptueuse demeure près de Paris.
Alignement et déconnexion. Pour beaucoup d’initiés de la mode, la maison est une extension naturelle de la marque, comme le style preppy américain de Ralph Lauren ou la rigueur monochrome de Giorgio Armani. D’autres voient leur univers privé comme un lieu de déconnexion, à l’image de Michael Kors et son mari, qui considèrent leur appartement zen comme un « nettoyeur de palette ». Dans tous les cas, la personnalité est au cœur, sublimant les caractères qui habitent ces espaces.
8. Vie côtière : rêves de sérénité au bord de la mer
L’emplacement compte ; il compte beaucoup.
L’attrait du littoral. Originaire du sud de la Californie, Architectural Digest et ses lecteurs restent fascinés par l’art de vivre en bord de mer. Le mode de vie intérieur-extérieur célébré dans les premiers articles d’AD est un rêve partagé par beaucoup. Certains aspirent à communier avec le primitif, d’autres sont attirés par la liberté que suggère la vie côtière.
Inspiration et fantaisie. Qu’il s’agisse d’un cottage en bardeaux, d’un bungalow tendance ou d’une villa somptueuse, le monde naturel domine souvent la décoration côtière. Les terrains littoraux inspirent inévitablement des rêves d’évasion, offrant aux propriétaires la possibilité de bâtir des chimères à habiter, du moins pendant les temps de repos. L’actrice hollywoodienne Merle Oberon fit appel à l’architecte Juan Sordo Madaleno pour ériger un dôme de plaisir mauresque-moderne sur la baie d’Acapulco.
Design côtier à la pointe. L’une des fantaisies côtières les plus audacieuses capturées par AD est la retraite rose choc de George Lindemann Jr. à Miami Beach. Un véritable pays des merveilles, qu’il a aménagé avec le designer Frank de Biasi en mobilier sinueux, coloré et cartoon. Cette tendance reflète la volonté de créer des espaces uniques et personnalisés, qui valorisent et reflètent la vie de leurs habitants.
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Avis
Architectural Digest à 100 ans est salué pour ses visuels époustouflants, la diversité de ses styles de design et sa perspective historique sur l’architecture et les intérieurs. Les lecteurs apprécient la portée mondiale des espaces présentés ainsi que la capacité de l’ouvrage à mettre en lumière les tendances en constante évolution. Nombre d’entre eux y trouvent une source d’inspiration et une échappatoire bienvenue en des temps difficiles. Certains critiques soulignent toutefois l’exposition d’une richesse excessive et l’aspect peu pratique de certains aménagements. Dans l’ensemble, les avis convergent pour reconnaître ce livre comme une exploration complète de l’évolution du design et une mine d’idées créatives, avec une note moyenne de 4,20 sur 5 étoiles.