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The Philosophy of the Enlightenment

The Philosophy of the Enlightenment

par Ernst Cassirer 1932 384 pages
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Points clés

1. Le cœur des Lumières : la raison comme analyse dynamique

Les Lumières devaient donc être abordées dans leur profondeur caractéristique plutôt que dans leur étendue, et présentées à la lumière de l’unité de leur origine conceptuelle et de leur principe fondamental plutôt que de la totalité de leurs manifestations et résultats historiques.

Un changement profond. Les Lumières marquent une transformation intellectuelle décisive, dépassant le rigide « esprit des systèmes » du XVIIe siècle pour embrasser un « esprit systématique » plus dynamique. Il ne s’agissait pas simplement d’élargir le savoir, mais de redéfinir qualitativement la manière même dont le savoir était acquis et compris. Cette époque cherchait à dévoiler l’unité sous-jacente de la pensée, au-delà de la simple énumération de ses diverses manifestations.

Le modèle analytique de Newton. Au cœur de ce changement se trouve l’influence profonde de la méthode scientifique d’Isaac Newton. Contrairement à Descartes, qui déduisait le savoir à partir de principes a priori, Newton procédait par analyse, partant des phénomènes observés pour en extraire les principes explicatifs. Cette approche inductive devint le modèle de toute la pensée des Lumières, soulignant que la raison n’était pas un réservoir statique de vérités innées, mais une force active et énergique capable de découvrir et de façonner la réalité par l’enquête empirique.

La raison comme agent. Cette re-conception de la raison en tant qu’« agent » actif plutôt qu’« être » passif imprégna divers domaines. Elle dissolvait tout ce qui était purement factuel ou fondé sur la tradition, l’analysant en ses composants les plus simples avant de le reconstruire en un tout nouveau et compréhensible. Cette énergie intellectuelle, animée par une curiosité insatiable, cherchait à comprendre le « comment » même de la pensée, convaincue que la véritable compréhension résidait dans le processus de découverte, non seulement dans les résultats.

2. La nature réimaginée : de la création divine au système autonome

La véritable essence de la nature ne se trouve pas dans le domaine du créé (natura naturata), mais dans celui du processus créateur (natura naturans).

L’autonomie de la nature. Les Lumières réinventèrent profondément la nature, s’éloignant de la vision médiévale qui la considérait comme une simple création divine. La nature fut désormais perçue comme une force immanente et autosuffisante, participant à l’essence divine par ses propres processus créateurs internes. Ce changement abolissait le dualisme entre créateur et création, affirmant que la puissance divine imprégnait la nature elle-même, la rendant accessible à la compréhension par ses lois inhérentes.

L’héritage de Galilée et Newton. Cette nouvelle conception de la nature s’entremêlait étroitement avec les avancées des sciences naturelles. La méthode analytique de Galilée, décomposant les phénomènes complexes en conditions élémentaires, et la loi universelle de l’attraction de Newton, unifiant la mécanique céleste et terrestre, apportaient une preuve tangible de l’ordre inhérent à la nature. Cet ordre n’était pas imposé de l’extérieur, mais découvert au sein même des phénomènes, accessible par l’investigation mathématique et empirique.

Au-delà du mécanisme. Si la pensée des Lumières naissantes penchait souvent vers une vision mécaniste, réduisant tous les phénomènes à la matière et au mouvement (Lamettrie, Holbach), une approche plus dynamique et descriptive émergea, notamment avec Diderot. Celui-ci remettait en cause l’idée d’espèces fixes, insistant sur le flux constant et l’évolution de la nature. Cette perspective, influencée par la notion de continuité de Leibniz, ouvrait la voie à une compréhension biologique de la nature, dépassant les explications purement physiques, et voyant la vie comme un processus en devenir plutôt qu’un arrangement statique.

3. L’esprit humain : des idées innées à la genèse empirique

Locke a présenté la raison humaine comme un excellent anatomiste explique les parties du corps humain.

La psychologie comme fondement. Les Lumières placèrent la psychologie au cœur de l’épistémologie, convaincues que comprendre la genèse et le développement de l’esprit humain était la clé pour déterminer les limites et les possibilités du savoir. Ce fut une rupture décisive avec le rationalisme du XVIIe siècle, qui s’appuyait sur les « idées innées » comme empreintes divines, en faveur de la « méthode historique et simple » empirique de Locke.

Le triomphe du sensualisme. Condillac, figure majeure, poussa l’empirisme de Locke plus loin, soutenant que toutes les opérations mentales, même les facultés supérieures comme le jugement et la volonté, n’étaient que des « sensations transformées ». Ce sensualisme radical cherchait à réduire tous les phénomènes psychologiques à une source unique et irréductible : l’expérience sensorielle. L’esprit, loin de posséder des vérités préexistantes, acquérait ses capacités par un processus continu d’interaction avec le monde extérieur.

La puissance des passions. Contrairement à une idée reçue, les Lumières ne glorifièrent pas uniquement l’intellectualisme. Des penseurs comme Vauvenargues, Voltaire et Diderot reconnurent de plus en plus les « passions » non comme de simples troubles, mais comme des impulsions originales et indispensables qui animent toute activité mentale, y compris la pensée et la morale. Le scepticisme de Hume souligna encore cette réalité, suggérant que la raison elle-même était souvent subordonnée à l’imagination et à l’instinct, enracinant même la croyance religieuse dans des émotions humaines fondamentales telles que la peur et l’espérance.

4. La religion transformée : du dogme à la morale naturelle et au développement historique

Tout ce qui a un commencement aura un jour une fin, et inversement, ce qui n’a jamais eu de commencement ne peut jamais périr.

La critique du péché originel. La pensée religieuse des Lumières se caractérisa par une critique profonde du dogme traditionnel, en particulier du concept de péché originel. Ce dogme, perçu comme une insulte à la raison et à la morale humaines, fut contesté par un renouveau humaniste mettant l’accent sur la liberté et la dignité humaines, rappelant les débats antérieurs entre Luther et Érasme. L’époque chercha à fonder l’existence et la morale humaines sur des bases immanentes, non surnaturelles.

L’essor du déisme et de la tolérance. Le déisme s’imposa comme une philosophie religieuse dominante, affirmant que la nature de Dieu se comprenait mieux par la raison universelle et les lois naturelles que par des révélations ou miracles spécifiques, souvent contradictoires. Cela conduisit à une ardente défense de la tolérance religieuse, portée par des figures comme Bayle et Voltaire, qui soutenaient que la foi véritable ne pouvait être imposée et que la superstition, non l’athéisme, était le principal ennemi de la religion authentique.

L’histoire comme éducation divine. Lessing, penseur allemand majeur, proposa une réconciliation originale entre religion et histoire. Rejetant le scepticisme de Hume qui réduisait la religion à un simple instinct psychologique, Lessing envisagea l’histoire comme un « plan divin pour l’éducation de l’humanité ». Cette vision transforma la vérité religieuse, d’un dogme statique et intemporel, en un processus dynamique de raison en devenir, où même les contingences historiques et les erreurs apparentes servaient un but supérieur et évolutif, culminant en une compréhension plus profonde de Dieu.

5. Le nouvel horizon de l’histoire : de la chronique à l’enquête philosophique

J’ai formulé des principes, puis j’ai vu les cas individuels s’y conformer comme d’eux-mêmes, l’histoire de toutes les nations n’étant que la conséquence de ces principes et chaque loi spéciale étant liée à une autre loi ou dépendant d’une loi plus générale.

Au-delà des simples faits. Contestant l’idée d’un siècle « antihistorique », les Lumières cherchèrent activement à conquérir et à établir conceptuellement le monde historique. Des figures comme Bayle, avec son « Dictionnaire historique et critique », dépassèrent la simple chronique, insistant sur une critique rigoureuse des sources et la « logique des faits » pour discerner la vérité historique. Cette démarche, initialement centrée sur la dénonciation des erreurs, posa les bases d’une historiographie plus précise et méthodologiquement solide.

L’esprit des lois et des nations. L’« Esprit des lois » de Montesquieu constitua une étape cruciale vers une philosophie de l’histoire, cherchant non seulement à décrire les formes politiques, mais à comprendre leurs « principes » sous-jacents et les « passions humaines » qui les animent. Il introduisit la notion de « types idéaux » en histoire, soutenant que les événements apparemment accidentels étaient souvent les conséquences de causes plus profondes et générales, incluant le climat et le sol, mais ultimement guidées par des forces morales et intellectuelles.

Progrès culturel et nature humaine. Voltaire, dans son « Essai sur les mœurs », déplaça l’attention des événements politiques vers l’histoire culturelle, visant à révéler le « progrès de l’esprit humain » à travers les civilisations. Tout en reconnaissant l’immuabilité de la nature humaine, il considérait l’histoire comme la manifestation empirique de la raison surmontant progressivement les obstacles et réalisant son potentiel. Cette perspective, approfondie par d’Alembert et Condorcet, envisageait l’histoire comme une série « d’expériences intellectuelles et morales » sur l’humanité, fournissant des enseignements pour l’amélioration future de la société.

6. Droit et société : reconquête des droits inaliénables par le contrat rationnel

Le droit, dans son sens premier et originel, celui de la « loi naturelle » (lex naturalis), ne peut jamais se réduire à une somme d’actes purement arbitraires.

La raison comme fondement du droit. Les Lumières réaffirmèrent vigoureusement le concept de « droit naturel », soutenant que les principes juridiques fondamentaux n’étaient pas des décrets arbitraires, mais des vérités immuables fondées sur la raison elle-même, indépendamment de la volonté divine ou du pouvoir étatique. Cela faisait écho à la question intemporelle de Platon sur le juste contre le puissant, avec des penseurs comme Grotius affirmant que le droit, à l’instar des mathématiques, possédait une structure objective valable même si jamais parfaitement réalisée.

Le contrat social revisité. Hobbes, figure clé, appliqua une définition « génétique » ou « causale » de l’État, le considérant comme un « corps » construit à partir des volontés individuelles. Son contrat social, un « pacte de soumission », postulait qu’une souveraineté absolue était nécessaire pour transformer un « état de nature » chaotique en société civile. Cependant, Grotius répliqua avec l’idée d’un « appétit social » inhérent à la nature humaine, arguant que le contrat reposait sur une « sociabilité » originelle et que l’autorité tirait sa légitimité du respect, non de la négation, des droits naturels.

L’interprétation radicale de Rousseau. Rousseau, tout en s’inspirant de Hobbes et Grotius, offrit une réinterprétation révolutionnaire du contrat social. Il rejeta l’idée d’un instinct social inné, dépeignant l’homme naturel comme isolé mais non foncièrement mauvais. Pour Rousseau, la véritable liberté et l’obligation morale ne naissaient que lorsque les individus, par la « volonté générale », se soumettaient collectivement à une loi qu’ils reconnaissaient comme la leur. Ce concept déplaça le centre des droits inaliénables de l’individu contre l’État vers la souveraineté collective du peuple, faisant de l’État le garant, non le violateur, de la vraie liberté.

7. L’évolution de l’esthétique : des règles objectives au génie subjectif

Toute beauté est vérité.

L’alliance de l’art et de la raison. Les Lumières cherchèrent à soumettre l’art à la rigueur de la raison, visant une « esthétique systématique » unifiant les formes artistiques diverses sous des principes universels. Le classicisme naissant, influencé par Descartes, croyait que « rien n’est beau que le vrai », assimilant la perfection artistique au respect de règles objectives, à l’image des lois scientifiques. Boileau, par exemple, s’efforça de définir les genres poétiques avec la précision d’un géomètre traçant des courbes.

L’essor du goût et du sentiment. Cet objectivisme rigide céda peu à peu la place à l’expérience subjective. Bouhours introduisit le concept de « délicatesse », valorisant la sensibilité et les aspects subtils, souvent indéterminés, de l’appréciation esthétique plutôt que la stricte précision logique. Dubos développa cette « esthétique du sentimentalisme », affirmant que la valeur de l’art résidait dans sa capacité à émouvoir, et que le « goût » était un « sens intérieur » analogue à la perception physique, jugeant par impression immédiate plutôt que par règles abstraites.

Le génie et le sublime. Shaftesbury opéra cependant le changement le plus profond, dépassant la simple sensation pour une « esthétique intuitionniste ». Pour lui, la beauté révélait la « structure intellectuelle intérieure » de l’univers, accessible par l’acte créatif du « génie » – un « second créateur » proche du divin. Cela ouvrit la voie à l’exploration du « sublime » par Burke, qui transcendait la beauté en suscitant l’émerveillement et la terreur, libérant l’individu des limites conventionnelles et révélant une dimension plus profonde et puissante de l’expérience esthétique. Cette valorisation du pouvoir créatif et intuitif du génie prépara le terrain à la pensée romantique ultérieure.

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Avis

4.13 sur 5
Moyenne de 248 évaluations de Goodreads et Amazon.

La Philosophie des Lumières est saluée pour son analyse approfondie de la pensée du XVIIIe siècle. Les lecteurs apprécient l’exploration par Cassirer des principaux penseurs et thèmes des Lumières, tels que la science, la religion et l’esthétique. Beaucoup reconnaissent que l’ouvrage est exigeant, mais enrichissant, soulignant sa profondeur et ses éclairages philosophiques. Certains lui reprochent toutefois un manque occasionnel de clarté et un langage parfois trop abstrait. Dans l’ensemble, ce livre est considéré comme une œuvre classique qui défend et éclaire les apports intellectuels des Lumières, bien qu’il soit sans doute mieux adapté à un public déjà familiarisé avec le sujet.

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À propos de l'auteur

Ernst Cassirer était un philosophe allemand d’origine juive, éminent au début du XXe siècle, reconnu pour ses apports au néo-kantisme et à la philosophie de la culture. Né en 1874, il a élaboré une approche philosophique singulière, alliant idéalismes et une attention particulière aux formes symboliques. Son œuvre couvre plusieurs domaines, tels que l’épistémologie, l’esthétique et l’histoire des idées. Il s’est notamment distingué par ses études approfondies sur les périodes des Lumières et de la Renaissance. Contraint de fuir l’Allemagne nazie en 1933, Cassirer enseigna en Angleterre puis aux États-Unis, où il continua d’influencer la pensée philosophique jusqu’à sa mort en 1945. Son héritage repose sur des contributions majeures à la compréhension de la culture humaine et du savoir à travers les systèmes symboliques.

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