Points clés
1. La nouvelle élite est composée d’entrepreneurs autodidactes, non d’héritiers
En réalité, plus de 90 % des riches ont créé leur propre fortune, et moins de 10 % l’ont héritée.
Démystification. Contrairement aux idées reçues, l’élite fortunée d’aujourd’hui a majoritairement bâti sa richesse par elle-même. Cela marque un tournant majeur par rapport aux époques précédentes (agricole, industrielle, corporative) où l’héritage jouait un rôle plus important. L’ère actuelle, dite « entrepreneuriale », est caractérisée par des individus ayant lancé ou rejoint très tôt des entreprises florissantes.
Sources de richesse. Environ deux tiers de la fortune de cette nouvelle élite proviennent d’entreprises qu’ils ont fondées ou dans lesquelles ils ont travaillé dès les débuts. Les investissements financiers et immobiliers contribuent, mais servent surtout à faire croître un patrimoine existant plutôt qu’à le créer. L’héritage ne représente qu’une infime part de leurs actifs.
Origines modestes. La grande majorité a grandi dans des foyers de classe moyenne, près d’un sur dix venant même de milieux pauvres. Leur enfance fut ordinaire, souvent rythmée par des petits boulots et des ambitions modestes, bien éloignées du monde des privilèges hérités ou des quartiers fermés.
2. Les valeurs et mentalités de la classe moyenne perdurent malgré la richesse
Bien que je sois reconnaissant des bienfaits de la richesse, cela n’a pas changé qui je suis. Mes pieds restent sur terre. Je porte juste de meilleures chaussures.
Humilité et travail acharné. Malgré un succès financier considérable, beaucoup de ces personnes peinent à se qualifier de « réussies ». Ils attribuent leurs accomplissements à des valeurs de classe moyenne telles que le travail, la persévérance, l’intégrité et un brin de chance, minimisant l’idée d’un génie exceptionnel ou de relations privilégiées. Cette humilité découle de leur éducation et du caractère inattendu de leur fortune.
Valeurs fondamentales. Leur description d’eux-mêmes met en avant des qualités sociales et entrepreneuriales :
- Loyaux, responsables, attentionnés
- Optimistes, orientés solution, avides d’apprendre
- Passionnés par leur travail
- Confiants et prêts à prendre des risques
Identité figée. Leur conception d’eux-mêmes reste souvent ancrée dans leurs origines de classe moyenne, peu affectée par leur métamorphose financière. Ils ne « se sentent » pas riches sur le plan émotionnel, même des années après avoir atteint un patrimoine important, traduisant un décalage entre leur statut financier et leur identité profonde.
3. La richesse discrète domine, loin de la consommation ostentatoire
Quatre-vingt-neuf pour cent affirment : « Je crois en la richesse discrète — avoir de l’argent, mais rester sous le radar. »
Discrétion. Contrairement aux clichés médiatiques, la grande majorité des riches préfèrent garder leur fortune confidentielle. La consommation ostentatoire est rare et souvent limitée à certains cercles sociaux ou à des phases transitoires de la vie. Ce goût pour l’anonymat découle directement de leur éducation de classe moyenne et du désir d’éviter jugements ou regards indiscrets.
Se fondre dans la masse. La richesse discrète se manifeste au quotidien :
- Tenues décontractées (pantalons kaki, jeans, polos)
- Maisons spacieuses mais modestes, loin des demeures somptueuses
- Bijoux coûteux et haute couture souvent rangés dans un coffre ou portés uniquement lors d’événements spécifiques
- Plaisirs privés plutôt que démonstrations publiques
Pourquoi la discrétion ? Éviter l’attention préserve la vie privée et la sécurité. Cela correspond aussi à leurs valeurs de modestie et de travail, empêchant d’être perçus comme arrogants ou déconnectés. Ils apprécient la liberté et l’anonymat que procure cette richesse cachée.
4. L’argent compte : les riches sont des acheteurs avisés et soucieux de la valeur
Nous estimons qu’un achat intelligent peut augmenter leur revenu familial de plus de 35 %, libérant ainsi plus de 100 000 dollars par an en liquidités après impôts dans de nombreux foyers aisés...
Affaire sérieuse. L’argent est très important pour les riches, ils ne le tiennent pas pour acquis. Beaucoup se souviennent de leurs jours plus modestes et restent prudents dans leurs dépenses, une part significative craignant encore de manquer d’argent. Ils gèrent leurs finances de manière active, souvent comme une entreprise.
Achats réfléchis. Leurs dépenses sont mesurées et prudentes, loin de l’impulsivité. Ils achètent dans tous types de magasins, y compris les discounters comme Costco ou Target, et recherchent activement promotions et coupons. Le prix et la valeur comptent, même pour des achats haut de gamme.
Au-delà des possessions. Ils privilégient souvent les services facilitant la vie (ménage, jardinage) et les expériences comme les voyages. S’ils achètent des produits de qualité, l’accent est mis sur le savoir-faire, la qualité et le service, plus que sur la marque ou le statut. Internet est un outil clé pour la recherche et la comparaison des prix.
5. La richesse est un parcours : une maturation en trois étapes
La richesse, en fin de compte, est un voyage, non une destination.
Arrivée soudaine. La richesse survient généralement brutalement après des années de travail acharné et de vie modeste, souvent via une introduction en bourse ou la vente d’une entreprise. Cela laisse les nouveaux riches démunis face aux complexités et défis de l’abondance.
L’arc de maturation :
- Apprenti (0-5 ans de richesse) : Phase de prudence (financière, relationnelle, morale, achats). Ils ressentent l’irréalité de la richesse, craignent de la perdre, peinent avec les nouvelles dynamiques sociales, redoutent de trahir leurs valeurs, hésitent face au luxe et se sentent souvent dépassés.
- Compagnon (6-14 ans de richesse) : Ils gagnent en expérience et confiance. La sensibilité au prix diminue, les portefeuilles d’investissement se diversifient, et ils commencent à explorer le luxe et les symboles de statut. Cette étape peut inclure une consommation ostentatoire, en se comparant à des pairs plus riches.
- Maître (15 ans et plus) : À l’aise et sûr d’eux avec la richesse. Leurs actifs ont considérablement augmenté grâce aux investissements. Ils adoptent une gestion ordonnée des finances, de la famille et de la philanthropie. Les attitudes de classe moyenne s’estompent mais persistent souvent. Ce sont des consommateurs sophistiqués appréciant les distinctions subtiles.
Courbe d’apprentissage. Gérer la richesse est un processus évolutif. Chaque étape apporte de nouveaux défis et perspectives, façonnant leur manière de gérer argent, relations et identité.
6. Cinq styles de vie distincts définissent les nuances de la richesse
Si vous ne pensez pas segmentation, alors vous ne pensez pas.
Au-delà des données démographiques. La population riche n’est pas homogène. L’analyse statistique révèle cinq segments distincts selon leurs réactions psychologiques à l’argent et leurs choix de vie, indépendamment des critères traditionnels comme l’âge ou le sexe.
Les cinq segments :
- Les Voisins (18 %) : Les plus ancrés, confortables et discrets. Ils incarnent la richesse discrète et les valeurs de classe moyenne. Souvent propriétaires de petites entreprises. Les moins enclins à changer de style de vie à cause de l’argent.
- Les Lutteurs (24 %) : En proie à des conflits et anxiétés liés à la richesse. Ils luttent avec ses paradoxes, craignent de perdre de l’argent, s’inquiètent de son impact familial. Dépenses en montagnes russes, tiraillés entre discrétion et ostentation. Segment le plus jeune.
- Les Indépendants (13 %) : Penseurs libres, entrepreneurs en série. Revenus les plus élevés, mais ne se définissent pas par la richesse. Poursuivent des passions idiosyncratiques, méprisent le paraître, valorisent la substance plutôt que le statut. Les moins soucieux du regard des autres.
- Les Dirigeants (30 %) : Plus grand segment, considèrent l’argent comme une affaire sérieuse. Investisseurs les plus performants et sophistiqués. Adoptent un haut niveau de vie et le luxe traditionnel. Souvent à la tête d’entreprises et bâtisseurs de dynasties familiales. Les plus susceptibles d’être républicains.
- Les Mécènes (15 %) : Segment le plus mature, axé sur la philanthropie. À l’aise avec la richesse, mais non définis par elle. Consacrent temps et argent à des causes, souvent via la philanthropie d’impact. Socialement connectés et les moins anxieux quant à l’impact de l’argent. Les plus susceptibles d’être démocrates.
Approches adaptées. Comprendre ces segments est essentiel pour les marketeurs et prestataires de services. Chaque groupe a des motivations, préférences et styles de communication différents, nécessitant des stratégies sur mesure pour un engagement efficace.
7. Élever les riches de demain : le défi d’inculquer des valeurs dans l’abondance
Recommande la vertu à tes enfants ; elle seule, non l’argent, peut les rendre heureux. Je parle d’expérience.
Inquiétudes parentales. Les parents fortunés partagent des préoccupations universelles pour leurs enfants, mais aussi des angoisses spécifiques, notamment sur leur éthique de travail et un possible sentiment de droit lié à la richesse. Les études montrent que les adolescents aisés présentent des taux plus élevés de stress, anxiété et toxicomanie.
Transmission des valeurs. Les parents insistent sur des valeurs de classe moyenne comme le travail, l’intégrité et la recherche du plaisir plutôt que la simple quête d’argent. Ils encouragent les petits boulots au lycée et enseignent l’épargne, mais peinent à transmettre pleinement l’état d’esprit « classe moyenne au fond du cœur », car les enfants aspirent souvent à plus.
Apprendre l’argent. Le shopping devient un terrain d’apprentissage financier et de discernement de la valeur. Les vacances sont des occasions de discussions et de planification familiales. Si certains externalisent l’éducation financière, beaucoup initient progressivement leurs enfants à la richesse, retardant souvent la révélation complète de leur patrimoine.
8. Les Globizens : les riches du monde forment une micro-communauté connectée
Je ne suis ni athénien ni grec, mais citoyen du monde.
Élite mondiale. L’explosion de la richesse est un phénomène global, avec un nombre croissant de millionnaires et milliardaires partout dans le monde. Les individus les plus riches de différents pays partagent des traits frappants : entrepreneurs autodidactes, origines modestes, valorisation du travail et des relations.
Expériences partagées. Cette élite mondiale interagit de plus en plus via les voyages internationaux, les résidences secondaires à l’étranger et les liens d’affaires. L’anglais sert de langue commune. Ils partagent des aspirations similaires en matière de marques et produits, créant une culture matérielle commune.
Affaires multinationales. Les entreprises actuelles, même petites, sont souvent multinationales, tirant parti des marchés, talents et efficacités mondiaux. Cela favorise des réseaux internationaux complexes entre propriétaires et dirigeants, renforçant leur sentiment de citoyenneté globale et d’identité partagée, parfois plus qu’avec leurs compatriotes moins fortunés.
9. La ploutocratie : une économie à deux vitesses émerge
[L]’augmentation des inégalités de revenus est mauvaise pour l’économie, mauvaise pour la criminalité, mauvaise pour la vie professionnelle, mauvaise pour le développement des infrastructures, et mauvaise pour la santé — à court comme à long terme.
Inégalités massives. Les États-Unis affichent une disparité de richesse importante, les 5 % les plus riches possédant près de 60 % des actifs, tandis que les 40 % les plus pauvres en détiennent moins de 1 %. Cette concentration s’est accentuée ces dernières décennies, alimentée par des changements technologiques, financiers et réglementaires.
Deux économies. Cette inégalité a engendré une économie à deux vitesses. L’« économie de la ploutocratie » cible spécifiquement les riches avec des biens et services haut de gamme (marques de luxe, jets privés, médecine concierge), où les prix augmentent plus vite que l’inflation. L’économie « du reste » sert la majorité, qui, bien qu’ayant accès à certains produits « luxueux » de masse, voit sa croissance de revenus beaucoup plus lente.
Stabilité sociale. Malgré ces écarts, les États-Unis ont évité des conflits de classes majeurs ou une révolution. Cela tient en partie à la tolérance culturelle envers l’inégalité, à la perception d’opportunité, et au fait que la majorité peut satisfaire ses besoins de base et accéder à certains biens autrefois réservés à l’élite grâce à la massification du luxe.
Impact politique. Les riches influencent de plus en plus la politique, non seulement par le lobbying, mais aussi en finançant eux-mêmes des campagnes et en se présentant aux élections. Cela leur permet de contourner les structures politiques traditionnelles et d’insuffler directement leur esprit entrepreneurial au gouvernement.
Dernière mise à jour:
Avis
The New Elite suscite des avis partagés, avec une note moyenne de 3,69 sur 5. Les lecteurs apprécient les éclairages qu’il offre sur les modes de vie des riches, leurs habitudes de consommation et leurs profils psychologiques. Certains le jugent particulièrement utile pour les professionnels du marketing ciblant une clientèle aisée. Toutefois, des critiques soulèvent des doutes quant à la fiabilité des données et aux méthodes de collecte, évoquant un possible biais. L’ouvrage est souvent comparé à The Millionaire Next Door et salué pour sa capacité à déconstruire les stéréotypes entourant les personnes fortunées. En revanche, plusieurs lecteurs regrettent l’absence de conseils concrets sur l’accumulation de richesse, le livre se concentrant davantage sur la description des modes de vie que sur l’accompagnement vers la prospérité.